NOTRE HISTOIRE

Le Centre de santé des femmes de Montréal est un organisme communautaire autonome, sans but lucratif. Issu des grands questionnements féministes des années 1970 alors que les femmes manifestent leurs insatisfactions face au système de santé traditionnel et remettent en question le pouvoir médical, la surmédicalisation croissante qu’elles subissent et le sexisme qui prévaut dans les pratiques.

 

Le Centre de santé des femmes de Montréal : 45 ans d’histoire

En 1975, Année internationale de la femme, le Centre de santé ouvre ses portes en s’adressant d’abord aux femmes du quartier Plateau Mont-Royal. C’est un des premiers centres du genre au Québec. Il vise dès lors la prise en charge par les femmes de leur santé physique et mentale.

En 1981, le CSFM s’ouvre largement à la population féminine en général, aux groupes de femmes, aux intervenantes et chercheuses en santé des femmes. Les premiers avortements illégaux sont pratiqués par une médecin dans les nouveaux locaux du Centre de santé des femmes. Le CSFM veut offrir un service d’avortement libre, gratuit et facilement accessible en dehors du cadre hospitalier (Mémoire d’une bataille inachevée, la lutte pour l’avortement au Québec 1970-1992, p. 204, Louise Desmarais, éditions Trait d’union).

Dès lors, le CSFM vise à regrouper les femmes sur la base d’un projet social commun en santé. Il se veut un lieu de rassemblement, d’échanges, d’information et de concertation. Ses interventions s’articulent autour de cinq volets distincts, soit :

  • Les services d’accueil et de références.
  • Les activités éducatives et de formation.
  • Les services d’interruption volontaire de grossesse.
  • La recherche et vulgarisation.
  • Les représentations politiques.

 

Les années 1990

Ces années sont marquées par la mise sur pied des Régies régionales. Le CSFM y fait plusieurs représentations politiques afin d’exposer ses préoccupations.

En 1997, le CSFM met sur pied une opération carte postale, « L’accessibilité et la gratuité des services en avortement, une décision politique, un choix éclairé » pour signifier son incapacité à assumer encore seul les coûts inhérents aux avortements.

 

Le début des années 2000

Les luttes des 25 années précédentes, pour la reconnaissance du service avortement, feront enfin écho puisque le gouvernement allouera une subvention pour la consolidation des services IVG au Québec dont le Centre de santé des femmes de Montréal.

En 2003, la Régie Régionale de Montréal accordera au Centre de santé des femmes de Montréal un budget récurrent pour les services IVG de premier trimestre. Malgré l’insuffisance du montant alloué, le Centre de santé peut enfin offrir la gratuité du service avortement à plus de 1000 femmes par année, tout en poursuivant sa lutte pour une totale reconnaissance financière auprès de la nouvelle Agence de développement de Montréal Centre.

En 2005, les ressources ne comblent toujours pas les besoins. Certaines dépenses ne sont pas couvertes et nous devons mettre beaucoup d’énergie pour aller chercher des dons pour assurer l’ensemble de nos activités.

En 2006un recours collectif est intenté contre le gouvernement du Québec. Cette procédure judiciaire démontre que le réseau public n’est pas en mesure de dispenser tous les services d’avortement et que le gouvernement du Québec viole sa propre loi en ne payant qu’une partie des coûts des avortements pratiqués en cliniques privées et au Centre de santé des femmes de Montréal. L’avortement est un service médical qui doit être assuré par l’État, où qu’il soit dispensé.

Le jugement condamne le gouvernement du Québec à payer 13 millions $ aux femmes qui ont eu à payer pour un avortement entre le 2 mai 1999 et le 22 février 2006.

Ce n’est qu’en janvier 2008 que le gouvernement garantit la totale gratuité des services d’avortement pour toutes les femmes, peu importe le lieu où l’intervention est pratiquée.

C’est une victoire importante.

 

Objectifs

Ses objectifs sont de favoriser l’appropriation de la santé gynécologique ; de défendre et promouvoir le droit à l’avortement libre et gratuit ; de représenter les femmes et les personnes concernées par la gynécologie et de revendiquer le respect de leurs droits et de leur pouvoir auprès des décideurs économiques, politiques et auprès du réseau de la santé.

 

Pratique

Dans sa pratique, le CSFM privilégie les actions collectives, il favorise les échanges pour aider à briser l’isolement. Ce mode d’intervention tient compte des situations oppressantes que vivent souvent les femmes sur les plans physique, psychologique et socio-économique.

 

Analyse

Dans son analyse, le CSFM questionne, entre autres, les rapports professionnels qui prévalent dans le milieu de la santé. La mise en application de son approche permet aux personnes d’explorer de nouvelles facettes de la santé et de trouver des solutions moins médicalisantes.

 

Luttes politiques

Sur les plans de la pratique, des luttes politiques et de la recherche, le Centre de santé des femmes de Montréal collabore à différents niveaux avec les milieux traditionnels et alternatifs en santé et le milieu communautaire. Il est affilié à plusieurs associations, coalitions et réseaux en santé en ce qui a trait par exemple au planning des naissances, au droit et à l’accessibilité des services d’avortement, etc.

La mise en application de cette approche lui permet d’explorer de nouvelles facettes de la santé physique et mentale. Elle se traduit à travers ses services, ses pratiques, ses recherches et productions.